Marche mondiale du cannabis samedi à Paris : « La dépénalisation, ça urge ! »

sipa_rex40371190_000006CANNAPRIDE – Ce samedi 9 mai, les partisans d’une dépénalisation de l’usage de cannabis, voire d’une légalisation, investiront les rues de la capitale. Farid Ghehioueche, porte-parole du comité Ad’Hoc d’organisation de la Marche mondiale du cannabis, nous en dit davantage sur leurs revendications, de plus en plus pressantes.

La marche mondiale du cannabis, cela fait quatorze ans que ça dure. Toujours motivés ?

Plus que jamais ! On défile depuis 2001 et on n’a toujours pas obtenu gain de cause. La France, l’un des pays d’Europe à la législation la plus sévère, continue de faire l’autruche et de se cacher la tête dans le sable. Les années précédentes, nous avions réuni à Paris environ 2000 personnes. Mais ce n’est pas vraiment le chiffre qui compte. L’important, c’est la constance de nos revendications. Car à l’heure actuelle, la dépénalisation, ça urge.

Pourquoi n’a-t-elle jamais été aussi nécessaire, selon vous ?

Il ne s’agit plus seulement d’offrir un accès thérapeutique à certains patients, mais bien de mettre fin à une catastrophe sanitaire. Les statistiques sont alarmantes : la consommation de cannabis est devenue massive et elle commence de plus en plus tôt. Par ailleurs, depuis peu, des nouvelles drogues quasi-légales, qu’on appelle « cannabinoïdes de synthèse », se développent rapidement. Elles contiennent des molécules qui imitent les effets du cannabis et se trouvent facilement sur Internet et même dans des boutiques peu scrupuleuses. Pourtant, elles sont très dangereuses pour la santé. Je suis persuadé que la légalisation du cannabis rendrait ces produits beaucoup moins attractifs qu’ils ne le sont aujourd’hui.

Vous croyez vraiment qu’un jour, la dépénalisation deviendra une réalité en France ?

C’est en bonne voie, en tout cas. Je suis reconnaissant envers la sénatrice EELV Esther Benbassa, qui a défendu en début d’année une proposition de loi pour autoriser la vente au détail du cannabis. Le projet a été très vite avorté, parce que le PS n’a pas daigné en discuter, mais il a eu le mérite de poser le problème. En Uruguay, le gouvernement a été plus courageux. Voilà un pays qui a affronté l’opprobre et l’hypocrisie internationale. Ici en France, j’ai l’impression qu’il faudra attendre après 2017, au vu des signaux donnés par le gouvernement actuel. C’est bien dommage car la fin de la prohibition est utile, urgente et importante.

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